Mademoiselle, la case en trop !

Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi on n'appelait pas un homme célibataire « Mondamoiseau », voire « jeune puceau » ? Pas étonnant, ce type de distinction est réservé aux femmes…En effet, en France, en 2011, les femmes et les hommes ne sont toujours pas logés à la même enseigne : civilité unique pour les hommes, double civilité pour les femmes !
Osez le féminisme et les Chiennes de garde lancent donc une campagne intitulée « Mademoiselle, la case en trop » pour rappeler que la distinction Madame/Mademoiselle n’est ni flatteuse, ni obligatoire. Et surtout, qu’elle est le signe du sexisme ordinaire qui perdure dans notre société.
Cette campagne a vocation à mettre fin à cette inégalité, mais aussi à informer les femmes de leurs droits et à  mettre à leur disposition des outils pour faire changer leur civilité.

« Mademoiselle »: une civilité discriminatoire et sexiste



Les femmes et les hommes ne sont pas, aujourd'hui en France, à égalité sur le plan de leur civilité. Les hommes sont appelés toute leur vie «monsieur». À l’inverse, les femmes sont «mademoiselle», puis «madame». Et le passage de l’un à l’autre ne dépend ni de leur âge, ni de leur statut professionnel, mais bien de leur statut marital. «Mademoiselle» a donc un caractère intrusif, que «monsieur» ou «madame», plus neutre, n’ont pas. 

Ce n’est pas flatteur !


Il est bien plus poli d’appeler une femme «madame», et ainsi de ne pas porter de jugement sur sa vie privée. Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas flatteur de laisser entendre à une femme qu’elle est "disponible", notamment dans un contexte professionnel !
Cette civilité est révélatrice de la place des femmes dans la société, qui sont encore infériorisées et ne peuvent toujours pas jouir de l’ensemble de leurs droits. C’est une réminiscence de l’époque où les femmes passaient, avec le mariage, de l’autorité de leur père à l’autorité de leur mari. Le langage est, parmi d’autres, un indicateur des inégalités entre les femmes et les hommes. Il révèle le retard de la France par rapport à de nombreux pays. Le Danemark, les Etats-Unis et l’Allemagne ont abandonné cette double civilité et au Canada, l'appelation« mademoiselle » est même devenue une insulte !

Ce n’est pas obligatoire !


Beaucoup de femmes pensent que cette civilité a un caractère obligatoire, qu'il faut justifier d'un mariage pour être appelée « madame ». Pourtant, ce n'est pas le cas. Lorsque le statut marital a une importance, dans les relations avec l'administration fiscale par exemple, il est demandé, indépendamment de la civilité utilisée. Une femme peut donc dès sa naissance être appelée Madame, sans fournir la moindre justification.
Depuis plus de quarante ans, des circulaires rappellent à l’administration qu’aucun document ne peut être exigé d’une femme qui souhaite user de la civilité «madame». Pourtant, de nombreuses femmes se heurtent à des difficultés pour faire valoir leurs droits, que ce soit dans leur relation avec l’État ou avec des entreprises. L'administration continue de privilégier le « mademoiselle » lorsqu'elle s'adresse à une femme non mariée.

Nous demandons à ce que l'usage de principe soit la civilité « Madame »,

plus neutre et équivalent de Monsieur. 

Et le nom de jeune fille ?


Le «nom de jeune fille», tout comme le «mademoiselle», datent d’une époque où les femmes n’étaient pas autonomes et dépendaient d’abord de leur père, puis de leur mari. Puisque ce temps est aujourd’hui révolu, les termes doivent eux aussi changer !

L’administration doit appliquer la loi du 6 fructidor an II (1794) qui pose le principe selon lequelles femmes gardent leur «nom de naissance» toute leur vie. Si elles souhaitent porter le nom de leur  époux après le mariage, tout comme les hommes peuvent le faire avec le nom de leur épouse, celui-ci est  alors leur «nom d’usage». 

 

Nous demandons que le terme «nom de jeune fille» dans les documents administratifs,mais aussi dans les formulaires des entreprises, soit remplacé par le terme «nom de naissance».


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